Comment évoluent les territoires dits périurbains comme la Broye ou le Jura vaudois ? Doit-on les considérer comme l’extension diffuse de la ville ? Des chercheurs français avancent que la ville n’est ni plus ni moins à considérer que comme l’une des diverses figures de l’urbain généralisé. Cette représentation du territoire met en question les jugements souvent peu nuancés de spécialistes qui opposent le territoire diffus, « espace d’exil urbain, de relégation sociale et surtout, tournant le dos à la bonne ville, compacte, dense et durable, c’est-d-dire innovante en économie et en culture, économe en environnement et inclusive en société » (BRES 2017 : 13).
Les parcelles de nature incluses dans les espaces urbanisés sont vues par certains planificateurs comme de simples potentiels de densification du bâti. Or, les chercheurs français observent qu’elles permettent des pratiques vivrières et des appropriations temporaires. Bref, les parcelles de nature en ville sont des éléments de la ville résiliente.
Les chercheurs constatent que la mobilité dans la faible densité n’est pas synonyme de grande distance. En d’autres mots, les migrations des actifs qui y vivent ne sont pas exclusivement centrées sur les pôles urbains, bien au contraire. Dans les différents territoires diffus observés, les actifs parcourent en moyenne 14 km pour se rendre sur leur lieu de travail (moyenne française 14,7 km).
Les entreprises du territoire diffus paraissent moins affectées par la hausse des coûts du transport que celles analysées dans les espaces périurbains. Certaines ont recours aux télécommunications ou à une spécialisation dans la fabrication de produites peu coûteux à transporter mais à forte valeur. Elles bénéficient du prix du foncier peu élevé, d’une main-d’œuvre fidèle et meilleur marché.
Les résultats de ces travaux devraient nous amener à nous pencher un peu plus sur les dynamiques territoriales qui concernent les régions dites périphériques des métropoles et des agglomérations suisses. Au risque de remettre en cause certains a priori condescendants sur les territoires diffus.